En mai dernier France Transition, la fédération nationale des acteurs du management de transition dont Procadres International est un membre historique, lançait son 1er baromètre annuel des managers de transition français.
Cette enquête avait pour but de réaliser une radiographie de cette profession qui s’est implantée en France au début des années 2000 et qui n’a cessé de se développer depuis à grande vitesse. Elle a reçu plus de 2000 réponses de managers de transition, des personnes qui au total ont réalisé plus de 7000 missions, dont 1900 rien que sur 2022.
Le manager de transition type français : un francilien de 55 ans en moyenne
Même si la profession se féminise, en particulier chez les plus jeunes, le manager de transition est avant tout un homme, francilien âgé de 55 ans. Cette moyenne d’âge ressort comme relativement stable par rapport aux précédentes études menées par l’institut Xerfi pour le compte de France Transition en 2019 et 2016. Rien d’étonnant à cela toutefois, compte tenu de la nature même de notre métier qui est de mettre à disposition de nos clients des managers expérimentés et généralement en sur-dimension.
Plus d’un tiers d’entre eux ont une expertise en Direction générale, suivi à plus de 10% par la Direction financière, la Direction industrielle et la Direction des Ressources Humaines, ce qui correspond peu ou prou aux fonctions exercées dans le cadre des missions elles-mêmes. La DAF devance encore la DG en termes de missions puisqu’elle représente plus de 16% des missions contre près de 15% pour la DG.
Plus de la moitié des missions sont menées dans le secteur Industrie
Le management de transition étant né en France de la crise dans l’industrie, il est logique que ces trois premières fonctions, DAF, DG et Direction industrielle, restent prédominantes dans les missions, la DRH s’étant développée plus tardivement.
Aujourd’hui toutefois, même si c’est encore à des degrés divers, toutes les grandes fonctions CODIR de l’entreprise sont représentées, la plus récente étant la Direction du développement durable qui génère ses premières missions.
L’industrie est historiquement et toujours une grande consommatrice de missions puisque 52% des missions y ont été réalisées. On retrouve cela au niveau des secteurs d’expertise des managers de transition qui, pour 85% d’entre eux, ont une expérience industrielle, et 24% y ont même plus de 30 ans d’expérience. Viennent ensuite les services avec 25% des missions et la distribution avec 11%.
Prédominance des missions relais et de transformation en 2022
En 2022, les missions relais et les missions de transformation et conduite du changement ont été prédominantes. Viennent ensuite les missions de conduite de projet et de crise/retournement. Contrairement à ce qui était anticipé suite à la crise du COVID, les missions de restructuring sont restées assez peu nombreuses l’année dernière. Les missions ont une durée privilégiée de 9 mois en moyenne.
Si le nombre de missions ne cesse d’augmenter d’année en année, leur nature peut changer en fonction du contexte économique, et en conséquence les typologies des managers recherchés. Mais tant que les tensions sur le marché du travail en France seront aussi fortes, il y a fort à parier que les missions de types relais dans l’attente de recrutement resteront légion.
Un marché en cours de professionnalisation
L’activité se professionnalise puisqu’un manager de transition a réalisé en moyenne 5,2 missions sur une durée moyenne de 6,6 années, une bonne nouvelle pour nos clients qui peuvent compter sur de plus en plus d’experts de la profession pour les accompagner dans leurs projets de transformation et d’amélioration de performance.
Plus de la moitié des missions ont été pourvues et accompagnées par une Entreprise de Management de Transition (EMT), et on constate que, globalement, les managers de transition sont satisfaits de leurs relations avec les EMT, même si des progrès restent à réaliser sur certains points.
Autre bonne nouvelle, mais pour les managers de transition qui craignent souvent les périodes d’intermission : 65% des répondants ont été en mission pendant au moins 6 mois en 2022 et 22% ont été occupé à plein temps. Il est donc bien possible de vivre pleinement d’une activité de manager de transition, même si la situation diffère évidemment selon les fonctions et les secteurs d’expertise des managers.
On retrouve cela dans le niveau de satisfaction des managers de transition puisque les 3/4 d’entre eux sont « satisfaits » voire « très satisfaits » de leur activité.
Les principaux points de satisfaction sont (notes au-delà de 15/20) :
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- La diversité des clients et des missions
- La dimension projet des missions
- La liberté d’action et de parole
- L’autonomie et l’indépendance dans leur activité
- L’opportunité de continuer à développer son savoir-faire et son expérience
Les contraintes du métier sont beaucoup moins prégnantes (notes en dessous voire très en-dessous de 10) :
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- La précarité de l’activité et de la rémunération
- Le fait d’être surdimensionné dans la mission
- La mobilité géographique
- L’intensité d’engagement
- La perception sociale/familiale de l’activité
Un marché de 650 M€ encore jeune et en fort développement
Le marché du management de transition, estimé à 650 M€, est encore jeune et peu développé, surtout au regard de ceux du conseil et de l’intérim au carrefour desquels il se situe, mais il a fait d’énormes progrès ces dernières années pour se structurer et se professionnaliser.
Chaque semaine nous accueillons chez Procadres de nouveaux membres au sein de notre communauté de managers de transition, des personnes enthousiastes et motivées à l’idée de partir en mission pour mettre à la disposition de nos clients et de leurs équipes des expériences riches et variées.
Le management de transition est un beau métier, il n’y a qu’à écouter ceux qui le pratiquent pour s’en convaincre !