Et pourtant, l’essentiel est ailleurs : les performances de ces formats sont difficilement lisibles (en plus d’être limitées), ce qui est pour le moins incohérent avec la chasse aux données permanente des annonceurs […]
Face à cette [situation], le growth hacking prend de l’ampleur. Quelle meilleure illustration de l’agilité d’une entreprise que l’exploitation de ces nouvelles méthodes de croissance ? Penser, expérimenter, faire évoluer, automatiser et recommencer, pour proposer un service au plus près des besoins du client. Certains y voient le futur du marketing, avec toutefois l’avantage que les technologies intrinsèques aux outils de growth hacking permettent le tracking, et par conséquent l’analyse régulière et précise du retour sur investissement.
Si certaines campagnes de communication dite “classique” réussissent aujourd’hui encore à faire parler d’elles, on remarque que l’impact du storytelling sur le consommateur s’est nettement estompé. Le “coup de com” à la Buzzman est dépassé, ou du moins il doit être intégré à un processus plus global de recrutement ou conquête client.
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Ce qui importe aujourd’hui, au-delà d’un beau logo et de publicités impactantes, c’est ce que l’annonceur propose concrètement, l’expérience servicielle et le bénéfice apporté au consommateur final. La livraison est-elle rapide ? Les produits sont-ils de qualité ? Voilà les véritables questions des consommateurs 2.0, notamment des millenials qui sont en quête d’efficacité plus que d’émotion. C’est un véritable enjeu pour les annonceurs, car la valeur de la notoriété baisse au profit de l’utilité, la bonne idée moins chère peut prendre le pas sur l’idée “pop-corn” portée par des gros sous.
Mais outre l’accroissement de la concurrence, le progrès digital crée continuellement de nouveaux savoirs, de nouveaux usages et par conséquent de nouvelles attentes. Cela pose la question de la pérennisation du business model des annonceurs et de la nécessité de se réinventer.
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Une entreprise devrait toujours être en train de remettre en question les composantes de son business model, pour ne pas s’ancrer dans un système qui ne fonctionnera que provisoirement.
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S’adapter en fonction des habitudes des consommateurs et s’approprier les nouvelles ressources technologiques n’est plus facultatif. Le succès ne vient pas aux entreprises, il faut relever les manches et aller le chercher en prenant des risques, en étant clairvoyant et précurseur. Pour cela, trois éléments sont fondamentaux :
- la veille concurrentielle,
- le veille technologique
- et la perpétuelle réinvention
Ces trois piliers sont bien trop rarement réunis, ce qui revient pour les entreprises à se mettre des œillères pour ne pas voir que les compétiteurs, eux, font preuve d’agilité. Ne peut-on pas pourtant penser que ce trio représenterait un facteur de réussite pour n’importe quel annonceur ?