#MANAGEMENT – Interview de Pierre Hurstel, ancien directeur des ressources humaines monde chez Ernst & Young, il est aujourd’hui président de l’association Toulouse Business School Alumni et de la fondation de la même école, dans La Tribune.
Cette question renvoie à l’éternelle réflexion de l’inné ou de l’acquis : existe-t-il un leadership naturel ? Le leadership est-il une compétence comme les autres qui s’acquiert ? À mes yeux, être ou devenir un leader, cela s’apprend.(…)
Un leader est, selon moi, une personnalité qui inspire, qui pense et qui agit, qu’elle soit experte ou non, il détient une expérience empirique de ce que veut dire être un leader. Pour moi le chef c’est l’assistant de ses subordonnés, cela suppose qu’il connaisse leurs gestes, leurs expériences et compétences, quand vous dirigez, vous savez où est l’autre : il faut des intentions parallèles.(…)
Quelle posture le leader devra-t-il adopter demain ?
Il apparaît nécessaire d’associer aujourd’hui le mot leader à la notion de réparation. Il n’y aura pas d’autres solutions que d’être un leader réparateur dans les années qui viennent. Les personnes n’intègrent pas l’entreprise exempts de leurs drames, de leur vie privée, c’est à ce moment que commence le besoin de réparation. Ce n’est pas le rôle de l’entreprise de les réparer de tout, mais il est indispensable de prendre en compte, en plus de la contrainte business, la complexité du capital humain. Les entreprises ont trop souvent pour habitude de mettre en avant leurs outils managériaux, mais plus que les outils ce sont les styles, postures et compétences des leaders dont il s’agit. Il est indispensable de remplacer tous les process, les organigrammes par une organisation qui mime le vivant.