Jean-Luc Vaxelaire est devenu manager de transition par hasard, dit-il : « les gens me connaissaient ». Mais cet ingénieur en électronique et automatisme a toujours aimé relever des défis.
Au début de sa carrière, il se spécialise dans l’industrialisation de la préparation de commandes pour une grande enseigne de la distribution, puis il se lance dans la conception et la fabrication de centres de production pour l’agro-alimentaire. Enfin le « constructeur » comme il aime se définir, pilotera la construction de deux aéroports ! « J’ai toujours aimé le terrain, le contact avec d’autres constructeurs, les défis complexes à relever » explique Jean-Luc Vaxelaire qui aime être « libre » dans le choix de ses défis.
Pour autant « être manager de transition exige, au-delà d’une forte expérience, une extrême rigueur et une grande qualité d’écoute ». Il faut s’adapter très vite, insiste notre manager de transition. « Je suis toujours à l’écoute, je note tout pour voir ce qui va et ce qui ne va pas. Enfin, je fais un compte-rendu détaillé chaque semaine au donneur d’ordre. Par ailleurs, j’essaie de positiver même dans un contexte de crise où les « attaques » verbales peuvent facilement fuser. Pour ce type de situation, il a appris à rester diplomate. « C’est grâce à ma culture internationale ! » dit-il. Mais il faut tout de même répondre à toutes les critiques en étant le plus clair possible.
La dimension inter-culturelle est une clé de réussite : « dans les pays anglo-saxons et en Allemagne, on se parle, on se dit les choses, on avance ! En France : on ne se dit rien, on garde pour soi et parfois, ça éclate ! »
Pour accepter une mission, il faut faire preuve d’honnêteté intellectuelle, et savoir évaluer si l’on est ou pas, capable de mener à bien un projet. Ensuite, il faut faire preuve de ténacité et d’humilité car on entre, pour un temps, dans le cœur d’une entreprise.
L’autre qualité : être mobile et disponible, écouter, savoir gérer le changement et agir vite et bien. Il n’a pas le souvenir d’avoir échoué. « Peut-être parce que je choisis mes missions et je comprends vite ce qu’il est possible, ou non, de faire dans les délais. Je suis très fier lorsque l’entreprise réussit après sa transformation.
Et ensuite ? « À la fin d’une mission, j’ai toujours un pincement au cœur, mais je fais en sorte que l’on ne me rappelle pas. J’ai fourni un maximum d’informations pour que la suite soit réussie, sans moi. Même si je reste encore quelque temps en alerte ».