Le mercredi 11 mars, Procadres International organisait un petit-déjeuner autour de la santé en Afrique. Invitée de choix, l’ONG ALIMA qui oeuvre dans 12 pays en Afrique sub-saharienne a apporté son témoignage de terrain. Lutte contre les épidémies, recherche, formation et financements… Augustin Augier (DG et co-fondateur ALIMA) et Hervé Schricke (Président du Club Afrique de France Invest) ont dressé un panorama complet des actions menées en Afrique.
En première ligne de la réponse à l’épidémie d’Ebola qui a sévi en République démocratique du Congo en 2018 et 2019, l’ONG ALIMA a révolutionné la prise en charge du virus notamment grâce à l’innovation de la CUBE (Chambre d’Urgence Biosécurisée pour Épidémie) et la découverte d’un traitement.
Avec pour ambition de transformer la médecine humanitaire, ALIMA s’appuie sur la recherche et l’innovation. En combinant action humanitaire, recherche et partenariats locaux, l’ONG propose le modèle le plus efficient de la médecine humanitaire actuelle. Et les chiffres en attestent. Aujourd’hui, ALIMA représente 2000 salariés pour 1,5 million patients soignés par an et 60 millions d’euros de budget pour 15 projets de recherche.
Forte de son expertise et de son engagement sur le terrain, ALIMA est très structurée professionnellement et offre des garanties aux entreprises qui souhaiteraient investir et avoir un impact social positif. « Si les entreprises internationales veulent démontrer qu’elles ne sont pas seulement tournées vers le profit, il faut qu’elles accompagnent des professionnels comme ALIMA. », souligne Hervé Schricke, Président du Club Afrique de France Invest.
Qualifiée de « licorne » par l’ancien Président de France Invest, l’ONG doit répondre à des besoins de financements toujours plus importants pour l’innovation et la recherche. C’est pourquoi, l’ancien Président de France Invest déclare que son rôle est de « trouver les donateurs prêts à accompagner ALIMA. Le don d’un partenaire privé permet de lever 10 à 20 fois le montant de ce don auprès de bailleurs institutionnels. ».
Engagement sur le terrain, recherche, e-santé, levées de fonds, collaboration avec les États et les bailleurs institutionnels, problématique RH… Augustin Augier a évoqué toutes les victoires et les difficultés rencontrées par ALIMA. « Les États ne nous donnent pas d’argent mais on travaille avec eux. L’intégralité de nos projets de recherche se font en collaboration étroite avec eux. Le support financier et le mécénat de compétence sont d’autres enjeux. » explique-t-il avant de poursuivre : « On a des accords avec des universités en Afrique et aux E-U pour construire les parcours des professionnels sur le terrain. Mais on se heurte encore à des problèmes de financements. ».
De son côté, Xavier Jacomet, associé Procadres International Afrique, est intervenu pour sur le rôle prépondérant du management de transition. Facilitateur, le management de transition pourrait aider à la réalisation des projets menés par des ONG comme ALIMA. L’idée est de faire converger les problématiques des entreprises et des organisations humanitaires pour créer des synergies financières et humaines.
« Nous traitons le champ du possible de ce que nous pouvons mettre en oeuvre pour une organisation, à l’heure où elle rencontre l’impossible : les problématiques des personnes au coeur des enjeux de santé.« , Xavier Jacomet.
En définitive rencontre passionnante, enrichissante et inspirante au coeur des enjeux de santé en Afrique. « Le monde est en train d’évoluer. On ne peut pas vivre uniquement dans un monde capitalistique et productif. Les jeunes veulent des engagements qui dépassent le cadre de l’entreprise. », conclue Hervé Schricke.