REVUE DE WEB | #VISIONRH : Twitter au service des RH
Paru dans Les Echos du 8/7/15, cet article de Sylvie Aghabachian sur les nouveaux outils de communication des RH.
Extraits
Bénédicte Tilloy, aujourd’hui DGA RH de SNCF Réseau, a ouvert un compte Twitter alors qu’elle était directrice général de SNCF Transilien pour rester en contact direct avec les salariés, les clients, les représentants syndicaux et même les politiques.
Benédicte Tilloy, la révolution digitale génère-t-elle de nouveaux modes de management et de leadership ?
Nous avons affaire à deux typologies de salariés : les « corsaires » et la « Marine royale ». Les premiers sont nés avec le digital et utilisent à la maison des outils souvent plus modernes qu’au sein de l’entreprise. Ceux-là, nous devons les laisser courir devant et faciliter leur rôle d’éclaireurs. Les seconds ne sont pas à l’aise avec les nouvelles technologies qu’ils perçoivent comme un risque ou un mystère. Nous devons les aider à démystifier les outils. Une bonne manière est de leur apprendre à utiliser les réseaux sociaux de façon quotidienne pour qu’ils s’immergent dans la culture numérique : les relations y sont moins organisées par les rôles et davantage centrées sur les personnes, les échanges sont simples et rapides.
Constatez-vous parallèlement de nouvelles façons de travailler et de communiquer ?
Je constate de moins en moins de différences entre la vie personnelle et professionnelle, ce que certains salariés déplorent, pensant que la qualité de vie est une barrière étanche entre les deux. Affaire de génération ! Les jeunes apprécient de travailler chez eux, avec leurs propres outils. Je le remarque actuellement avec notre projet de déménagement qui génère une forte demande de télétravail.
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En échangeant avec des représentants syndicaux sur Twitter, avez-vous assoupli les conditions du dialogue social ?
Les réseaux sociaux abolissent les codes et permettent de revitaliser le dialogue social. Sur Twitter, j’ai pu dialoguer avec les représentants syndicaux en dehors des instances. Cela casse les a priori qu’on peut avoir les uns sur les autres et crée une proximité par-delà les rôles que nous tenons dans l’entreprise. C’est agréable de se découvrir les mêmes passions ou centres d’intérêts que des représentants du personnel, par exemple. Mais cela va aussi plus loin : dans le CE que je préside, le secrétaire a ouvert un compte Twitter pour partager rapidement avec les salariés les comptes rendus ou les décisions prises en séance.
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Vous avez également réglé un conflit social à la gare Saint-Lazare en échangeant sur Twitter…
La gare Saint-Lazare connaît une saturation avec des retards de trains aux heures de pointe. Avec les associations d’usagers et les maires des gares concernées nous avons travaillé autrement, en mode collaboratif sur une proposition d’une nouvelle grille horaire. Les syndicats se sont exprimés eux aussi sur les réseaux sociaux comme les clients. Des avis contradictoires ont ainsi pu être prononcés par toutes les parties prenantes et chacun a tiré les conclusions qu’il souhaitait, dans le dialogue.
Quels impacts ressentez-vous justement au niveau du métier de DRH ?
Le métier de DRH est souvent un métier de normes ; la plupart sont anciennes. Avec le collaboratif, les salariés veulent contribuer et proposer de nouvelles règles du jeu. C’est déstabilisant pour les managers et les DRH. Mais nous vivons une telle transformation de nos modèles économiques, qu’il faut savoir leur confier la résolution de nos problèmes avec leur logiciel. Le comex a été formé à l’utilisation de Twitter. Progressivement, de plus en plus de collègues osent communiquer sur les réseaux sociaux. Bien sûr, cela ne résout pas tout. Mais ça ouvre de nouveaux champs et crée de nouvelles opportunités.
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