Alain Juillet, président du Club des directeurs de sécurité des entreprises, explique dans une interview donnée aux Echos la façon dont la transformation digitale métamorphose les entreprises et génère des risques. Extraits
(…) Quels sont les impacts organisationnels de cette transformation ?
Si l’on en croit les experts, l’homme dispose d’une capacité de conception et d’explication qui le rend apte, en moyenne, à traiter sept problèmes en même temps : tout individu peut, au même moment, discuter avec un interlocuteur, regarder sa montre, penser à son rendez-vous suivant, etc. Depuis l’antiquité, tous les systèmes organisationnels des entreprises, et même des États, sont fondés sur cette base de sept. Mais la révolution cyber a changé la donne. Désormais, tout individu peut se procurer de la donnée, acquérir de la connaissance, sans attendre que celle-ci « descende » de sa hiérarchie. En conséquence, il est capable de comprendre et de prendre des décisions à son niveau. On dit que l’utilisation du cyber espace multiplie par trois cette capacité de traitement direct, la faisant passer de sept à vingt-et-un.
(…) Les entreprises françaises sont-elles prêtes ?
Certaines ont parfaitement compris et intégré cette réalité. D’autres perçoivent l’évolution en cours et savent qu’il va falloir s’y mettre. Une poignée investit déjà. Mais cela ne suffit pas. Une organisation a réellement réussi à prendre le virage quand son dirigeant et l’ensemble de ses collaborateurs se sont appropriés les nouveaux processus, lorsqu’ils sont devenus « naturels » pour tous. Cela nécessite de la formation, donc de l’investissement, et surtout du temps. Mao Zedong disait : « le poisson pourrit par la tête». Dans notre cas il faut inverser l’affirmation: « l’entreprise se transforme par la tête », car l’appropriation interne du cyber n’est possible que si c’est la volonté du dirigeant et sous son impulsion.
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