REVUE DE PRESSE : Le management est lui aussi en pleine « transformation », ce qui, pour une entreprise ayant des projets à forte valeur ajoutée, engendre un certain nombre de difficultés dans leurs réalisations. Dans certains cas, le management de transition peut être une solution : un manager expert et expérimenté dont la mission, sur une durée définie, conduira avec succès un ambitieux projet.
Pour Isabelle Barth | Professeur des universités en sciences de gestion et DG de l’EM Strasbourg Business School : « Il faut réhabiliter le management ».
Lu dans le Huffington Post du 04/06/2015
VIE DE BUREAU – Une question est actuellement à la une des media: celle de déclarer le burn-out comme une maladie professionnelle. Ce sujet nous oblige à regarder en face les limites du management tel qu’il est considéré actuellement dans le monde du travail.
Extraits
[…]
→Pourquoi un tel engouement pour cette question?
Il s’explique par le fait que chacun s’y reconnaît. Et c’est bien le problème. En France, en 2015, le bonheur au travail semble réservé à quelques happy few… Plus rien ne peut être vu comme certain et pérenne dans le monde du travail.
→A qui la faute?
La faute est imputée à l’Entreprise avec un grand E. Or, comme je le dis souvent à mes étudiants, je n’ai jamais serré la main à une entreprise, seulement à des hommes et des femmes. Car l’Entreprise en soi n’existe pas. Il n’y a pas de mauvaise Entreprise, il n’y a pas de mauvais Management, il n’y a que des mauvais managers.Ou, plutôt, des managers incompétents, c’est-à-dire pas formés à ce métier qu’est le management.
→Pourquoi tant d’incompétence en management?
Le management est vécu comme du « mou » en termes de compétences. En effet, les maths, la physique, l’informatique … sont identifiées comme des « vraies » compétences. Savoir gérer les conflits, conduire des projets, être à l’écoute de ses collaborateurs…, bref, tout ce qui va faire le quotidien du manager, ne s’apprendrait pas! Du moins le pense-t-on, obligeant des personnes à devenir des apprentis-sorciers du management, les mettant en danger, autant que le seront leurs collaborateurs.
C’est bien cela la vraie question: il y a peu de managers pervers ou qui agissent mal par projet. Non, ce sont plutôt des ratés, des lâchetés, une mauvaise évaluation des priorités, la peur de dire les choses, le manque de temps et d’organisation… qui vont amener le manager à faire des mauvais choix. Et à déséquilibrer complètement l’organisation.
Il faut donc réhabiliter le management […] Il n’est pas question d’envisager le management comme un sacerdoce et de faire des managers des saints ! Il s’agit de prendre les meilleures décisions possibles dans le respect des personnes individuellement et du projet collectif de l’organisation. Ce qui est souvent un sujet de tension.
Enseigner ce management responsable nous donne toutes raisons de penser que les étudiants d’aujourd’hui feront bouger les lignes du management de demain. La professionnalisation du management est un sujet urgent! Il faut arrêter de jouer aux apprentis-sorciers avec ce métier si vital pour toute organisation et pour chacun d’entre nous.
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