#RH – Sur Linkedin, Romain Rabier s’interroge sur les vraies fonctions du CDO (Chief Digital Officer), fonction dont on entend beaucoup parler quand on évoque la transformation digitale. Extraits:
Le Chief Digital Officer est LE titre en vogue dans les organisations. Ultra-prisé des médias, prestataires de services et autres partenaires digitaux, il a pour mission d’incarner le digital dans son organisation et d’en transmettre les préceptes autour de lui. Mais, qu’il soit issu de la Stratégie, du Commerce ou du Marketing, sa vision très business ne risque-t-elle pas de passer à côté de l’enjeu principal : les Hommes ?
Trois chiffres laissent à penser que la grande majorité des organisations s’est lancée précipitamment dans le numérique avec une vision purement marché et clients, à grands coups de sites web, d’app mobiles ou d’objets connectés :
- L’automatisation des tâches, de la transmission d’information voire de la prise de décision, avec la puissance exponentielle de l’Intelligence Artificielles ou de l’Internet des Objets, pourrait conduire entre 30 et 50% des emplois actuels à disparaitre dans la prochaine décennie (selon une étude menée par l’Université d’Oxford en 2013) ;
- Si 87% des interrogés d’une récente étude TNS-Abilways considèrent le digital comme une opportunité pour leur métier, seuls 27% se sentent tout à fait à l’aise avec les nouvelles pratiques liées au digital (sans parler dumindset) ;
- 93% des PDG d’une étude PWC de 2015 reconnaissent la nécessité de faire évoluer leur gestion des talents pour faire face aux tendances lourdes à venir mais 61% d’entre eux n’ont pour le moment pris aucune action dans ce sens…
En résumé, tout le monde sait qu’il faut y aller mais on préfère investir dans une interface digitale qui clignote, une campagne marketing sur Facebook ou, au mieux, un obscur réseau social d’entreprise sans accompagnement réel aux équipes.
Qui est donc ce bras armé du PDG dont le rôle est de préparer chaque individu à une employabilité pérenne de qualité à l’heure où toute organisation, donc tous ses employés potentiels, peut être « uberisée » ? Réponse : la DRH, à condition de ne plus voir les hommes et les femmes comme de simples ressources qu’on utilise et qu’on rentabilise.
(…) Le besoin premier sera en effet de (faire) comprendre les implications de la transformation numérique à l’œuvre, avec ses dimensions marché, design / usages et technologique, pour soi et pour son métier. Il faudra ensuite aider chaque individu à projeter les éléments clés de la « culture 2.0 » sur son propre quotidien, pour qu’il s’affranchisse progressivement des activités « automatisables » et qu’il réinvente son métier et le rôle de ce dernier dans une organisation. Enfin, il faudra garantir un suivi pour que ce travail ne se heurte pas à la moindre innovation de rupture, managériale, organisationnelle ou technologique.